Santé osseuse du nourrisson et du jeune enfant
La croissance de l’enfant, enjeu de santé publique met en jeu l’augmentation des volumes du corps et la maturation des organes. Il s’agit d’un enjeu crucial de la santé infantile, motivant la mise en place de plusieurs outils de surveillance notamment les courbes de croissance. Parmi les éléments les plus visibles de la croissance, la taille est un élément capital et correspond surtout à l’allongement et la maturation des os. En effet la santé osseuse fait référence au bien-être de l’appareil locomoteur incluant les os, les articulations et le muscle squelettique. La santé osseuse est un élément crucial de la croissance, spécificité pédiatrique. N’oublions pas que la croissance est un reflet fidèle de la santé global du nourrisson et de l’enfant. Par ailleurs l’influence de la nutrition sur la santé en général et la santé osseuse est non négligeable, et les problèmes nutritionnels restent le point faible de la santé de l’enfant en Afrique Sub-Saharienne. Les conséquences à court, moyen et long terme des anomalies osseuses en rapport avec la nutrition sont non négligeables et dominées par les retards de croissance et d’autres anomalies métaboliques. La vie de l’os est un équilibre entre formation et résorption dans un cycle permanent ; l’activité de formation par les ostéoblastes est plus importante chez le nourrisson et l’enfant. Le calcium est absorbé au niveau intestinal et fixé sur l’os dans sa forme de réserve sous l’effet de la Vitamine D. A noter qu’outre son rôle dans l’os, le calcium est utile à la contraction musculaire, au fonctionnement cellulaire. Il s’agit d’un ion capital. Les sources de Calcium sont variées. Pour le nouveau-né ils sont couverts par le lait maternel dont le rapport Calcium/Phosphore est proche de 2. L’absorption de Calcium est favorisée par le phosphore, plus le rapport est assez élevé meilleure sera l’absorption intestinale. Sur le plan hormonal, la vitamine D et la parathormone sont les principales hormones impliquées dans le métabolisme osseux. La vitamine D est une pro-hormone dont 80% provient de la transformation du cholestérol de la peau et 20% de l’alimentation. Elle sera transformée d’abord par le foie puis par le rein avant de prendre la forme active dont les rôles sont divers : Absorption du Calcium au niveau intestinal, et fixation de Calcium sur l’os mais aussi un rôle dans l’immunité, l’inhibition de la prolifération des tumeurs. Chez le nouveau-né, notamment le prématuré et le petit poids de naissance. Les déficits en Calcium et en vitamine D sont fréquents et touchent jusqu’à 40% de cette population. L’âge d’apparition des signes est à partir de la 6e semaines post natale mais les origines de ce trouble sont plutôt anténatales et post natals précoces. Le stockage du Calcium se fait à partir de la 24e semaine d’aménorrhée. Ces réserves s’épuisent assez rapidement chez le prématuré. Epuisement aggravé par l’immaturité intestinale et une absorption limitée, résultant en une hyperparathyroïdie et une fuite urinaire de phosphore Le nourrisson, l’enfant et même l’adolescent sont la cible du rachitisme carentiel. Il s’agit d’un défaut de minéralisation osseuse en rapport avec le déficit en vit D et/ou en Calcium La prévention repose sur des apports de calcium et de vitamine D conséquents par voie entérale. Bien au-delà des 30 à 40 mg/kg souvent proposés. Justifiant ainsi la supplémentation en Calcium des nouveau nés prématurés à la sortie de néonatologie. Les besoins en calcium varient en fonction de l’âge et doivent être couverts par l’alimentation.