Education nutritionnelle pour une adoption des habitudes alimentaires saines : Un puissant outil de lutte contre le double fardeau de la malnutrition au Cameroun
Laboratoire de Biochimie des Plantes Médicinales, Sciences Alimentaires et Nutrition, Département de Biochimie, Faculté des Sciences, Université de Dschang
Abstract
Introduction : Les problèmes de nutrition sont des préoccupations majeuresdans le monde en général et dans les pays en voie de développement en particulier. Ne faisant pas exception, le Cameroun est menacé par le double fardeau des malnutritions par carence d’une part et celui des maladies chroniques liées à la nutrition d’autre part. Les données récentes révèlent une détérioration constante et très inquiétante des principaux indicateurs de l’état nutritionnel ces dernières décennies au Cameroun.
Objectif : Cette étude visait à dresser un tableau des besoins et capacités du Cameroun en éducation nutritionnelle et en formation en éducation nutritionnelle.
Méthodologie : L’enquête a consisté en une revue des problématiques nutritionnelles nationales, leurs déterminants et les modèles d’intervention nationaux en éducation nutritionnelle.
Résultats : Les principaux problèmes de nutrition sont : le retard de croissance, l’insuffisance pondérale, la MAS/MAM, les carences en micronutriments (fer, vitamine A, Zinc, iode, acide folique.), les maladies chroniques liées à la nutrition. Les mauvaises connaissances, les attitudes, pratiques et perceptions erronées sont les déterminants qui conduisent aux mauvaises habitudes alimentaires, principales causes immédiates de ces malnutritions. Quelques activités d’éducation nutritionnelle (EN) ont été menées en direction des femmes enceintes dans certaines localités. Même dans les grands bassins de productions agricoles, les populations sont exposées aux malnutritions à cause des mauvaises pratiques d’alimentation et de nutrition. Aucun programme d’EN n’a encore été lancé au Cameroun en direction du grand public.
Conclusion : Le volet EN est négligé dans la plupart des programmes/projets de développement. Dès lors un plaidoyer doit être développé en vue de l’insertion de l’EN à échelle dans les programmes depromotion de la santé, d’enseignement, d’agriculture et de communication. Il serait judicieux d’introduire l’EN dans les programmes scolaires afin de bénéficier de ce levier pour la promotion des pratiques adéquates d’alimentation, d’hygiène et d’assainissement. L’EN pourrait aider les agriculteurs à bien maîtriser les bonnes pratiques de conservation et de transformation des aliments pour leur nutrition. Elle pourrait aussi aider le grand public à discriminer les saines habitudes alimentaires des mauvaises, puis distinguer les aliments sains des aliments malsains.