Transmission verticale du paludisme dans une maternité publique de Luanda, en Angola (La transmission du paludisme d'une femme enceinte au fœtus)
La confirmation de l’existence de la transmission verticale congénitale du paludisme à Luanda, montre l’importance d’un diagnostic précoce en laboratoire chez les nourrissons, dont les mères présentent un résultat positif pour le paludisme, ainsi que l’amélioration du programme de diagnostic et de traitement du paludisme dans le réseau de santé publique notamment dans les services prénataux.
Le paludisme est un grave problème de santé publique en Angola. Dans les zones d'endémie palustre élevée, le groupe de femmes enceintes constitue le principal groupe d'adultes à risque de contracter la maladie, ce qui peut entraîner des avortements spontanés, des décès néonataux, un faible poids de naissance, des naissances prématurées et un développement cognitif retardé. Bien que le passage du plasmodium à travers le placenta soit encore controversé, la présence de paludisme congénital est de plus en plus documentée. En Angola, la prévalence de la transmission de la maladie par la mère et le fœtus est inconnue. De ce fait, il est devenu opportun d’enquêter sur le paludisme congénital, en plus des caractéristiques des femmes enceintes et des nouveau-nés liées à leur survenue dans le pays.
Méthodes: une étude transversale a été menée dans l’une des maternités de Luanda, capitale du pays. Elle a été menée sur un échantillon consécutif de femmes enceintes et de leurs nouveau-nés vivants ayant un poids égal ou supérieur à 500 g (≥ 500g), entre juin et août 2007. Les données liées à la mère (âge, origine, niveau de scolarité, état matrimonial, âge de gestation, nombre de grossesses), prénatales (soins prénataux, nombre de consultations, prophylaxie du paludisme) et du nouveau-né (anémie, jaunisse, prématurité, fièvre et transfusion sanguine) ont été collectées à l’aide d’un questionnaire standardisé. Pour procéder à une analyse de la parasitologie, des échantillons de sang ont été prélevés sur le placenta et le cordon ombilical des femmes enceintes lors de l’admission et de l’accouchement. L’enregistrement et l'analyse des données ont été réalisés à l'aide du logiciel Epi-Info (6.04d). La fréquence du paludisme a été décrite et l'ampleur de l'association entre la parasitémie chez les nouveau-nés et les caractéristiques des femmes enceintes et des nouveau-nés ont été estimées par un calcul de l’Odds Ratio, avec des intervalles de 95% et une valeur de p (≤ 5%).
Résultats: 500 femmes enceintes et leurs 507 nouveau-nés ont été observés, soit quatre femmes enceintes de jumeaux et une mort-née exclue de l'étude. Parmi ceux-ci, 22 (4,4%) étaient positifs pour le paludisme (Plasmodium falciparum), une parasitémie étant détectée dans 100% des échantillons de placentas, de cordons ombilicaux et de nouveau-nés respectifs.
Les femmes enceintes n’ayant pas fait de visites prénatales avaient cinq fois plus de risque de transmettre le paludisme au fœtus (p = 0,018). Ne pas faire la prophylaxie antipaludique, représente un risque trois fois plus élevé pour le fœtus d’être atteint de paludisme comparé aux femmes qui ont été traitées. (P = 0,021). En ce qui concerne les caractéristiques à la fois de l'accouchement et du nouveau-né liées à la prévalence de la transmission materno-foetale, il n'a pas été confirmé de relation statistique significative avec aucune des variables étudiées.
Conclusion: La confirmation de l’existence de la transmission verticale congénitale du paludisme à Luanda, montre l’importance d’un diagnostic précoce en laboratoire chez les nourrissons, dont les mères présentent un résultat positif pour le paludisme, ainsi que l’amélioration du programme de diagnostic et de traitement du paludisme dans le réseau de santé publique notamment dans les services prénataux.
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